Une année morose à relativiser pour le marché des agroéquipements
La Sedima (syndicat national des concessionnaires agricoles) a présenté les résultats annuels du secteur pour 2020. Si le premier semestre a été bon, le second l’a été beaucoup moins. Mais ces résultats sont à relativiser au regard de la situation globale difficile que nous avons connue en 2020.
Le secteur des engins agricoles a-t-il, lui aussi, été impacté par la crise du coronavirus ? Les résultats annuels de cette filière ont été communiqués dernièrement par la Sedima, le syndicat national des concessionnaires agricoles, et ils sont mitigés.
Des résultats solides au premier semestre
Le premier semestre de l’année a en effet été marqué par de bons résultats, puisque les ventes de matériel agricole ont progressé de 3%. Cela dit, des différences importantes existent entre les types de matériel :
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+5 à 6 % pour le matériel d’accompagnement ;
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de -1,5 % à +1,5 % pour les ventes d’automoteurs et de tracteurs.
C’est le marché de l’occasion qui a surtout tiré son épingle du jeu, avec une augmentation s’élevant jusqu’à 10% des ventes de tracteurs et d’outils d’occasion. Deux autres activités ont connu une forte croissance au premier semestre :
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+10 % pour la vente de pièces détachées ;
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+9 % pour les prestations en atelier.
Un recul global au deuxième semestre
Si la première moitié de l’année a donc été bonne, c’est moins le cas au deuxième semestre, puisque les ventes de matériel neuf ont globalement chuté de 5%. Ici aussi, la diminution n’est pas uniformément répartie :
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-9 % pour les ventes d’automoteurs ;
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-6 % pour les ventes de tracteurs ;
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-2 % pour les ventes d’outils neufs.
Contrairement au phénomène constaté au premier semestre, les ventes de matériel d’occasion ne suffisent pas à compenser cette baisse, puisqu’elles restent stables :
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+3 % pour les tracteurs ;
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-1 % pour les matériels d’accompagnement ;
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-3 % pour les automoteurs.
Le matériel agricole s’en sort malgré tout plutôt bien
Cette relative stagnation des ventes en 2020 se confirme dans le nombre d’immatriculations enregistrées en 2020, qui sont en recul de 8 % sur les 11 premiers mois de l’année. Notons que le résultat est le même pour les tracteurs standards ou pour ceux dédiés au travail de la vigne ou des vergers. Les immatriculations d’enjambeurs ont même connu une baisse spectaculaire de 47 %.
Cette situation est toutefois à relativiser, quand on la compare avec celle d’autres secteurs de l’industrie française. Ainsi, dans l’automobile, les ventes de véhicules ont retrouvé leur niveau de 1975. Les immatriculations ont quant à elle chuté de 25,5 %. Selon le journal Le Monde, l’aéronautique a été plus durement touché encore, avec une perte, en l’espace de six mois, de l’intégralité des postes qui avaient été créés entre 2009 et 2019.
La Sedima s’attend toutefois à ce que le contrecoup de la crise se fasse encore sentir en 2021. Le syndicat prévoit en effet une baisse de 5 % pour les commandes de matériel neuf et de 2 % pour le matériel d’occasion. Les détails de la stratégie agricole de la France, dans le cadre de la PAC, joueront peut-être sur les ventes de matériel agricole au cours des prochaines années.