Qu’est-ce que l’agriculture traditionnelle ?
Parmi les nombreux modèles d’agriculture qui cohabitent aujourd’hui, qu’est-ce que l’agriculture traditionnelle ? Il s’agit en réalité du modèle le plus ancestral, qui n’est plus énormément pratiqué en raison de ses rendements limités.
Biologique, conventionnelle, traditionnelle… De nombreux modèles d’agriculture cohabitent aujourd’hui. Nous souhaiterions aujourd’hui mieux définir ce que recouvre la notion d’agriculture traditionnelle.
Polyculture, élevage et engrais organiques
L’agriculture traditionnelle est en réalité celle qui existe depuis des siècles et qui, en Europe, est héritée de l’organisation de la villa carolingienne. Celle-ci disposait, autour du logement, d’une réserve et de tenures :
- la réserve était cultivée par les serfs et le produit de la culture était livré au seigneur, qui possède la terre ;
- la tenure, elle, était une terre qui était également possédée par le seigneur, mais le paysan jouissait du produit de la culture.
Il est donc habituel, depuis des siècles, que les paysans cultivent la terre à côté de leur logement pour produire leur propre nourriture. Il s’agit d’une agriculture de subsistance, qui se pratique de « domaine » en « domaine ».
Evidemment, les techniques de culture ont évolué au cours des siècles. Les outils et les engrais utilisés se sont développés. Toutefois, les caractéristiques de l’agriculture traditionnelle sont restées les mêmes :
- elle repose sur la polyculture, puisque plusieurs variétés de céréales ou de légumes sont produites sur l’exploitation ;
- elle regroupe culture et élevage, puisque des animaux sont élevés parallèlement aux cultures ;
- elle n’utilise que des engrais organiques comme le fumier.
Les limites de l’agriculture traditionnelle
L’explosion démographique, l’industrialisation de la société et le développement de techniques permettant de produire des engrais minéraux et chimiques ont progressivement conduit à mettre de côté le mode d’agriculture traditionnel. On s’est en effet rapidement aperçu que les techniques modernes, industrialisées, appuyées par les produits phytosanitaires, permettaient d’obtenir des rendements bien plus élevés et, donc, de nourrir une population de plus en plus nombreuse.
Cette évolution peut se remarquer en observant l’augmentation du rendement de blé à l’hectare entre 1950 et 2004. Alors qu’on produisait 750 kg de blé sur un hectare en 1950, on en produisait plus de 2700 en 2005. |
L’émergence de nouveaux modèles
Poussés par une lame de fond écologique, on assiste depuis plusieurs décennies à l’émergence de nouveaux modèles d’agriculture :
- l’agriculture biologique, qui n’utilise pas de produits phytosanitaires ou les remplace par des méthodes traditionnelles ;
- l’agriculture raisonnée, qui autorise l’utilisation de produits phytosanitaires, mais de manière mesurée, en fonction des besoins ;
- l’agriculture de précision, qui permet, à l’aide d’outils perfectionnés, de mieux répartir les intrants dans les différents sols cultivés.
Par ailleurs, l’utilisation d’énergies renouvelables est également de plus en plus encouragée sur les exploitations agricoles.