Prix du GNR : pourquoi son prix augmente-t-il depuis un an ?

Depuis un an, le prix du gazole non routier a doublé. En cause : l’augmentation des prix du pétrole, bien sûr, mais également un euro assez faible face au dollar et un coût du transport en hausse. Explications.

Introduit en France en 2011, le gazole non routier est un carburant moins polluant que le fioul. Il est utilisé pour alimenter les moteurs de véhicules non-routiers, dans les secteurs agricoles, forestiers, fluviaux ou dans les travaux publics.

Pourquoi le prix du GNR augmente-t-il autant ?

Depuis avril 2021, le prix du GNR (gazole non routier) ne cesse d’augmenter. Il a plus que doublé en un an ! Alors qu’il s’établissait, en moyenne, en mars 2021, à 0,88 euro TTC le litre, son prix était, en mars 2022, de 1,63 euro en moyenne. Cette hausse a connu une accélération depuis début 2022 : en décembre 2021, le prix était de 1,04 euro le litre, en janvier 2022, de 1,13 et en février 2022, 1,22 euro !

Comme les autres carburants – gazole, sans plomb 95 et 98, etc. -, le prix du GNR a donc fortement augmenté. Et cette hausse est due, en premier lieu, à celle des cours du pétrole. Plus l’or noir est cher, plus les produits dérivés du pétrole le sont aussi ! Depuis le 1er janvier, le baril de Brent de la mer du Nord a pris 36 %. Le baril de WTI (West Texas Intermediate) a, quant à lui, pris 35,35 %.

Les deux références se sont envolées la première semaine de mars, avec un pic à 140 dollars le baril pour le Brent. En cause : le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février. La Russie, deuxième producteur et exportateur mondial de pétrole, est soumise à diverses sanctions économiques de la part de la communauté internationale, qui réduit, plus ou moins fortement en fonction des pays, les importations de pétrole russe.

De plus, les cours du pétrole étaient déjà élevés depuis plusieurs mois en raison d’une demande importante et d’une offre relativement faible. L’OPEP s’en tient à une augmentation très progressive de la production et ses membres ne sont, pour la plupart, pas en mesure de produire davantage.

Comment est calculé le prix du GNR ?

Si l’augmentation des cours du pétrole est la première cause de celle du prix du GNR, d’autres éléments rentrent en compte.

Le taux de change euro/dollar

Premier élément, le taux de change entre le dollar et l’euro. Le prix du pétrole est toujours libellé en dollar américain. Ce prix doit être converti en euros. En fonction du taux de change, vous paierez votre carburant plus ou moins cher. Plus l’euro est fort, plus vous serez gagnant au change. À l’inverse, moins il est fort, plus vous paierez votre GNR cher. Or, actuellement, l’euro est plutôt faible.

En 2008, avec la crise des subprimes, les cours du pétrole s’étaient emballés. Le baril de Brent s’échangeait à 140 dollars. Mais comme l’euro était fort, ce prix correspondait à 90 euros. Aujourd’hui, pour un baril à 140 dollars, ce prix serait plutôt de 130 euros.

Le coût du transport

Le prix du GNR subit également l’augmentation de celui du transport. La logistique d’approvisionnement à partir des raffineries et le stockage avant livraison chez le raffineur influent sur le prix, qui peut ainsi varier de quelques centimes d’une région à l’autre. C’est ce que l’on appelle « la marge de distribution », qui inclut également la marge commerciale des différents opérateurs.

La marge de raffinage

Pour passer de l’état de pétrole à celui de GNR, le produit doit être raffiné. Le prix du GNR intègre donc une marge de raffinage. Trois grands marchés régionaux de pétrole raffiné sont susceptibles d’alimenter la France en GNR :

• Rotterdam (pour l’Europe du Nord) ;
• Gênes-Lavéra (pour la Méditerranée) ;
• Londres (pour le nord-ouest de l’Europe).

En fonction de la provenance du GNR, son prix peut donc varier. Ce qui explique également les variations de prix d’une région à l’autre.

La fiscalité

Le prix du GNR est également dépendant de deux taxes nationales :

• la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) ;
• la taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

À noter que le taux réduit de TICPE dont bénéficie le GNR devait être revu à la hausse à partir du 1er janvier 2023.

La réforme de cette taxation devrait finalement être reportée, en raison des conditions particulières actuelles (prix du pétrole très élevé, guerre en Ukraine, etc.).

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