Pourquoi et comment limiter l’usage de pesticides ?
Depuis les années 50, les pesticides de synthèse sont largement utilisés par les agriculteurs français. Permettant d’obtenir de meilleurs rendements, ils sont aujourd’hui pointés du doigt pour leurs effets sur l’environnement et la santé. Il existe des solutions pour en limiter l’usage.
Les pesticides font aujourd’hui régulièrement la une de l’actualité. D’un côté, de nombreux agriculteurs continuent à souligner le rôle majeur que jouent ces produits dans les rendements de leurs cultures. De l’autre, certaines voix se font entendre pour dénoncer la dangerosité de ces pesticides.
Les pesticides en France
Dans l’agriculture traditionnelle française, on a encore recours de façon massive aux pesticides. La France serait ainsi le troisième pays dans lequel les pesticides sont le plus utilisés dans le monde. Il faut dire que l’agriculture y est un secteur très présent.
C’est pour doper les rendements au sortir de la deuxième guerre mondiale que l’industrie chimique a offert aux agriculteurs de nombreux nouveaux produits. Ces pesticides se répartissent en trois catégories :
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les insecticides qui luttent contre les insectes ravageurs des cultures ;
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les fongicides qui s’attaquent aux champignons ;
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les herbicides qui visent les mauvaises herbes.
La mise en cause des pesticides
Depuis quelques années toutefois, l’usage de ces pesticides est remis en cause. Cette contestation est notamment appuyée par des études scientifiques qui prouvent la dangerosité de certains produits utilisés par les agriculteurs, à la fois pour l’environnement et pour la santé humaine.
Il est par exemple apparu que les néonicotinoïdes, une classe de produits chimiques s’attaquant au système nerveux des insectes, jouait un rôle dans la disparition des populations d’abeilles. Le glyphosate, un herbicide énormément utilisé en France, est quant à lui soupçonné d’être cancérigène.
Comment se passer des pesticides de synthèse ?
Face à cette situation, beaucoup d’agriculteurs cherchent des solutions pour supprimer ou tout au moins limiter l’usage de pesticides de synthèse, tout en maintenant des rendements corrects.
De nombreuses solutions naturelles existent en effet pour lutter contre les mauvaises herbes, les insectes et les champignons. Ce sont notamment ces pistes qui sont exploitées dans l’agriculture biologique. Parmi l’ensemble des pratiques qui y sont mises en place, on peut relever :
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la rotation des cultures, qui permet de rompre le cycle de vie des plantes ou insectes nuisibles ;
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la lutte biologique qui consiste à introduire dans les culture les prédateurs des insectes nuisibles ;
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l’utilisation de pesticides d’origine naturelle (cuivre, soufre, pyréthrine, etc.)
Notons que certains produits phytosanitaires autorisés dans l’agriculture biologique sont également sous le feu des critiques. C’est notamment le cas du cuivre. Celui-ci pose deux problèmes : il est présent en quantité dans les produits finaux (fruits, légumes) et il ne se décompose pas dans le sol, causant des accumulations problématiques de cuivre dans les sols. Dans l’optique de ne pas compromettre l’équilibre de l’environnement et la santé publique, ces solutions doivent donc également être utilisées avec parcimonie. Des information à ce sujet peuvent notamment être obtenues lors de salons de l’agriculture. |