Qu’est-ce que l’agriculture raisonnée ?
Définis dans un décret daté de 2002, les principes de l’agriculture raisonnée doivent permettre aux exploitants agricoles de mieux respecter l’environnement. Ce concept a aujourd’hui été remplacé en France par la certification environnementale.
Parvenir à mettre en place une agriculture plus respectueuse de l’environnement, après des décennies d’intensification des pratiques, est un défi important dans un pays agricole comme la France. C’est la raison pour laquelle le concept d’agriculture raisonnée a été mis sur pied au début des années 2000 et encadré par un décret.
Une approche globale de l’exploitation agricole
Le décret du 25 avril 2002 détaille ce qu’il faut entendre par un mode de production agricole raisonné, conçu avant tout comme une approche globale de l’exploitation agricole. 103 exigences principales sont fixées dans le référentiel défini par ce décret. Elles visent principalement au respect de l’environnement, à la maîtrise des risques sanitaires, au bien-être animal, au respect de la sécurité des travailleurs, etc.
Parmi les différentes exigences mentionnées, on peut relever :
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l’accès, pour les employés, à l’information et aux formations nécessaires à la bonne conduite de l’exploitation ;
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le suivi des opérations effectuées et des produits utilisés pour la culture et l’élevage ;
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l’équilibre de la fertilisation des cultures et la maîtrise globale des intrants et effluents ;
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la mise en œuvre de pratiques culturales permettant de préserver les sols ;
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la gestion économe et équilibrée des ressources en eau ;
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etc.
Les atouts de l’agriculture raisonnée
On le voit, les différents principes de l’agriculture raisonnée doivent permettre de lutter contre les principaux travers de l’agriculture intensive. En effet, ce modèle d’agriculture est souvent pointé du doigt pour sa contribution à l’appauvrissement des sols ou à la pollution des eaux.
Pourtant, certains acteurs du secteur, en France, ont estimé que cette approche n’allait pas assez loin dans sa remise en question du modèle de l’agriculture intensive. Cela a certainement contribué à mettre un terme à ce concept, du moins dans la réglementation française.
La certification environnementale, le successeur
Pour remplacer le décret sur l’agriculture raisonnée, un nouveau décret a vu le jour en 2013. Il introduit la certification environnementale, qui comporte trois niveaux :
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respect des bonnes conditions agricoles et environnementales (premier niveau);
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respect d’exigences environnementales comme l’identification et la protection des zones de l’exploitation importantes pour le maintien de la biodiversité, l’adaptation des produits phytosanitaires à la zone ciblée, ou encore l’optimisation des apports en eau (deuxième niveau);
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respect de seuils de performance environnementale portant sur la biodiversité, la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et de la ressource en eau (troisième niveau).
C’est ce dernier niveau, le plus élevé, qui permet aux exploitations agricoles certifiées d’être qualifiées de HVE (Haute Valeur Environnementale). Cette certification permet de retrouver les valeurs de l’agriculture traditionnelle, tout en conservant de bons rendements.