Qu’est-ce que l’agriculture intensive ?
L’agriculture intensive s’est aujourd’hui développée dans toutes les régions du monde. Elle consiste à maximiser la production sur chaque parcelle agricole, par l’utilisation d’intrants et de moyens mécaniques importants.
L’agriculture s’est développée il y a très longtemps dans l’histoire de l’humanité. On estime sa naissance à environ 9000 avant notre ère. Jusqu’à peu, pourtant, elle est restée basée sur les savoirs traditionnels, peu mécanisée et reposant peu sur la fertilisation. Une exception doit toutefois être relevée : celle de la riziculture chinoise qui, dès la révolution agricole initiée durant la dynastie Tang (618-906), a été caractérisée par une forte productivité par surface exploitée, ainsi qu’un recours massif à l’irrigation et à la fertilisation.
Mécanisation et développement des engrais
L’intensification de l’agriculture consiste en réalité à optimiser l’utilisation des moyens disponibles (la surface agricole, les moyens matériels et la main-d’œuvre) afin d’obtenir une production maximale.
A l’exception notable de la Chine, ces pratiques ont commencé à se développer dans le monde après la première révolution industrielle. Au XIXe siècle, l’agriculture se mécanise et des engins de plus en plus performants viennent soutenir le travail des agriculteurs, réduisant la « quantité » de main-d’œuvre nécessaire et augmentant les rendements. Les premiers engrais azotés feront quant à eux leur apparition au début du XXe siècle.
C’est toutefois à partir de la fin de la Deuxième guerre mondiale que les rendements agricoles ont réellement explosé. Cela est lié à plusieurs facteurs :
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généralisation de la motorisation ;
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création de nouveaux engrais chimiques ;
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utilisation de pesticides ;
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recours à de nouvelles variétés végétales.
Des rendements en hausse continue
Malgré l’urbanisation croissante réduisant le nombre de surfaces agricoles disponibles, ces différentes pratiques ont conduit à l’augmentation constante de la production agricole, tout au long du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui. Si l’on ne prend que l’exemple de la France, l’évolution des rendements par hectare de blé en deux siècles est considérable :
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10 quintaux par hectare en 1830 ;
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20 quintaux par hectare en 1955 ;
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30 quintaux par hectare en 1970 ;
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50 quintaux par hectare en 1980 ;
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60 quintaux par hectare en 1990 ;
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75 quintaux par hectare en 2000 ;
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près de 80 quintaux par hectare en 2019.
Des critiques sur l’agriculture intensive
Le développement de l’agriculture intensive a eu de nombreuses conséquences. La première est d’ordre démographique. En effet, aujourd’hui, seuls 2 à 3% de la population active dans les pays développés travaille dans l’agriculture. L’agriculture intensive a également eu le mérite de mettre fin à l’insécurité alimentaire dans un grand nombre de pays.
Mais cette forme d’agriculture attire également les critiques, notamment pour ses conséquences néfastes sur l’environnement. Parmi les effets de l’agriculture intensive, on peut relever :
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perte d’humus ;
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dégradation des qualités pédologiques du sol ;
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pollution de l’eau par des nitrates, phosphates, pesticides divers ;
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dégradation de la faune et de la biologie du sol ;
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etc.
Aujourd’hui, de nombreux producteurs se tournent donc vers des solutions moins agressives pour l’environnement, tout en garantissant certains rendements. Ils s’inspirent ainsi en partie de certaines pratiques ancestrales, comme celles éprouvées en Chine il y a des centaines d’années.